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Intervention de Michel Barnier

Réunion du 13 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Agriculture pêche forêt et affaires rurales

Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche :

Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, au-delà de ces grandes priorités, je voudrais maintenant évoquer trois points plus spécifiques qui ont été cités ici ou là.

J'ai proposé de suspendre la souscription de nouveaux contrats d'aides rotationnelles en 2008. Dans un contexte de forte augmentation des cours, cette aide – dont le montant est de 32 euros par hectare – ne paraît plus assez incitative, surtout si on la compare aux revenus de la filière grandes cultures, qui étaient de 3 milliards d'euros en 2006 et qui augmenteront encore très fortement en 2007. Je n'abandonne pas pour autant le principe de cette mesure de diversification des assolements, dont l'utilité est réelle. Nous réfléchissons à des dispositifs favorisant ces pratiques.

Par ailleurs, je pense que la priorité du secteur des grandes cultures réside aujourd'hui davantage dans la capacité que nous aurons à mettre en place avec lui, au niveau communautaire, des dispositifs de stabilisation et de régulation des marchés pour faire face à la grande volatilité des prix.

Le deuxième point concerne la baisse des crédits des offices, telle qu'elle apparaît mécaniquement dans le projet de budget. Malgré une diminution de 63 millions d'euros, je confirme que la capacité d'intervention des offices agricoles sera maintenue en 2008 au niveau de 2007, grâce à ce que Nicolas Forissier a appelé une « mesure exceptionnelle » : la vente de l'ancien siège de l'Office national interprofessionnel des céréales.

Cependant, je voudrais rassurer ceux qui, légitimement, s'inquiètent : le ministère du budget m'a assuré que, dans le prochain budget pour 2009, la dotation de base des offices serait réévaluée à due concurrence.

Enfin, vous avez évoqué un troisième secteur en faveur duquel je suis très engagé : la forêt. Parmi les acquis du Grenelle de l'environnement, l'importance de la forêt a été reconnue, à la fois pour la biomasse et pour le bois. Ce grand moment démocratique a même donné lieu, en la matière, à une rencontre assez improbable, puisque l'on a vu la Fédération nationale de l'environnement, regroupant toutes les organisations non gouvernementales d'écologistes en France, l'ONF et les communes forestières se rapprocher sur des positions communes.

Vous le savez, notre massif forestier est le troisième d'Europe et, dans notre pays, la forêt gagne la superficie d'un département tous les dix ans. La croissance actuelle de la forêt permet la captation d'un volume de C02 identique à l'effort de réduction des émissions demandé à nos industriels. La forêt est donc très importante pour relever les défis liés au changement climatique.

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