Monsieur le ministre, je suis certes le député d'une circonscription majoritairement urbaine, mais ma commune d'Orvault, à la lisière de Nantes, reste l'une des premières de Loire-Atlantique en matière de production laitière. Au reste, l'avenir de l'agriculture et de la pêche est, comme cela a été dit, un sujet sociétal qui concerne tous les Français.
L'examen du budget de l'agriculture est un peu différent des autres, puisque l'essentiel de la politique agricole se décide au niveau européen. Or, si la politique agricole commune a pu contribuer à une forte augmentation de la production agricole française, elle a également produit des effets pervers non seulement pour l'emploi, puisqu'elle a provoqué la disparition de dizaines de milliers d'exploitations, mais aussi pour l'environnement et la qualité de l'alimentation. Ainsi, dans ma région de Bretagne, la situation est catastrophique. Dans des centaines de communes, l'eau n'est plus potable et nos concitoyens sont obligés de payer leur eau à un prix exorbitant, ce qui n'est pas sans effets sur d'autres secteurs de l'économie, comme le tourisme. Tout le monde est favorable au développement des activités agricoles et agroalimentaires, mais personne ne devrait tolérer plus longtemps cette situation catastrophique.
Je profite de l'examen de votre budget, monsieur le ministre, pour vous demander quelle position vous adopterez au nom de la France lors des négociations européennes. Défendrez-vous le statu quo ou accepterez-vous d'engager la France dans une fuite en avant vers le productivisme et une intensification accrue de la production, au prétexte notamment de développer les filières de carburants agricoles ? Vous remarquez que je n'emploie pas l'expression « biocarburants » car, comme de plus en plus de Français, je ne vois pas en quoi ces carburants sont « bio ».