Madame la ministre, le Président de la République vous demandait il y a un an d'engager un grand plan national de vidéoprotection visant à rattraper l'énorme retard de notre pays.
Vous avez récemment annoncé la multiplication par trois du nombre de caméras et la réalisation du plan « 1 000 caméras pour Paris » en trois ans au lieu de cinq, ce qui est un grand progrès.
Ayant été en quelque sorte un des initiateurs de ce plan en 2005, à l'époque systématiquement repoussé par le maire de Paris, je me réjouis de son adoption récente par le conseil de Paris. Considérant les menaces spécifiques auxquelles est soumise la capitale, je vous suggère aujourd'hui d'envisager une deuxième tranche de 1 000 caméras supplémentaires, malgré la quasi-absence, regrettable, de financement municipal.
Je précise que la mise en oeuvre de ce plan ne saurait être assortie d'une diminution à venir des personnels de police affectés à la préfecture de police. Vous avez pu constater la situation dans le 19e arrondissement en vous y rendant hier.
De plus, le dispositif parisien de vidéoprotection doit être coordonné avec celui des communes de la petite et moyenne couronne, pour assurer la cohérence de l'intervention policière sur l'ensemble de ce que l'on pourrait appeler le « Grand Paris », zone dans laquelle il est dorénavant opportun que le préfet de police dispose du commandement direct et unique de l'ensemble des forces de sécurité qui y sont affectées.
Enfin, il me paraît essentiel d'inciter les bailleurs sociaux à s'équiper et à mutualiser leurs moyens avec ceux de la police, et donc, de les y encourager. Comme la police judiciaire est passée de la religion de l'aveu à celle de la preuve grâce au développement de la police scientifique et technique, qui donne d'excellents résultats, la sécurité publique doit connaître la même révolution grâce à l'îlotage intelligent que permettra la vidéoprotection.