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Intervention de Jean-Jacques Candelier

Réunion du 4 novembre 2008 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2009 — Sécurité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Candelier :

Il faut abandonner l'idée que seule la répression résoudra le problème de la délinquance, et mener une politique de prévention. Le budget pour 2009 de la mission « Sécurité », en légère hausse par rapport à 2008, ne répond malheureusement pas à cette ambition et s'inscrit dans la droite ligne des budgets précédents.

Au-delà, le rapprochement entre gendarmerie et police suscite, pour le moins, des interrogations. Cette nouvelle organisation manque de précision et de clarté. Où donc s'arrêtera ce rapprochement ? Les inquiétudes existent également quant à l'emploi des forces armées sur le territoire intérieur pour des opérations de police. Même s'il faut sans doute revoir certaines procédures de travail entre les différents acteurs de la protection, les textes existants étaient suffisants pour permettre l'implication de la gendarmerie. Pourquoi, dans ce cas, vouloir la rattacher au ministère de l'intérieur ? Jusqu'où cette démarche peut-elle nous mener ? Veut-on rendre possible une intervention des armées dans un conflit social ? (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Par ailleurs, la place de la gendarmerie ne sera pas facile à clarifier, tant par rapport aux armées que par rapport à la police. Je regrette qu'au moment où nous sommes appelés à nous prononcer sur un budget qui entérine cette réforme, la représentation nationale n'ait pas été préalablement saisie du projet de loi portant sur la gendarmerie qui doit, à ma connaissance, lui être soumis au mois de janvier prochain.

La mission interministérielle « Sécurité » ne devrait pas se limiter au seul financement de la police et de la gendarmerie, mais plutôt reposer sur une réflexion globale quant aux conditions du maintien de l'ordre social. La crise financière, l'augmentation de la pauvreté, le malaise de la jeunesse, la crise du logement et celle de l'emploi sont les sources de l'insécurité, et votre politique globale aggrave la situation.

En conséquence, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine ne votera pas les crédits de la mission « Sécurité ». (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

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