Cette discussion était nécessaire. Le soutien obtenu sur presque tous les bancs par l'amendement du rapporteur, qui avait été adopté en commission des affaires culturelles, en présence du président Méhaignerie, le prouve, tout comme l'approbation de la commission des finances. L'amendement de MM. Fasquelle, Jardé et Lachaud est très proche de celui du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche, et dans les couloirs chacun reconnaît que nous avons posé une vraie question.
Il est scandaleux que les formations paramédicales et à la profession d'infirmière ne soient pas intégrées dans notre système d'enseignement supérieur : nous sommes tous d'accord sur ce point. S'il est vrai, madame la ministre, qu'elles ont été transférées aux régions, la façon dont vous le dites est choquante pour le vice-président de région que je suis, car elles l'ont été sans aucun transfert de ressources ! Les futurs masseurs-kinésithérapeutes sont pratiquement les seuls étudiants français à n'avoir droit à aucune bourse. Leurs parents doivent donc payer leurs études, et beaucoup d'entre eux vont étudier en Belgique, où les formations paramédicales sont gratuites.
Nous voulons mettre fin à ce système injuste. La reconnaissance de leurs diplômes dans le système LMD est une revendication ancienne des infirmières et des masseurs-kinésithérapeutes, et vous nous répondez que cette mesure a un coût pour l'État ! Comment pouvez-vous avancer un tel argument devant l'Assemblée nationale et devant le président de la commission des finances, dont je salue l'arrivée dans l'hémicycle ? Le Président de la République affirme vouloir revaloriser le rôle du Parlement, mais les députés de la nation n'ont pas le droit de faire des propositions qui coûtent de l'argent ? Dans ces conditions, pourquoi sommes-nous ici, nous qui coûtons de l'argent aux contribuables ? (Rires sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)