Merci pour vos explications, madame la ministre. Mais je voudrais tout de même insister sur un point : il est injuste d'affirmer que le monde médical est un monde clos. Au contraire, grâce à leur liberté d'action et de gestion de leurs moyens financiers, les facultés de médecine se sont adaptées aux mutations ; elles ont intégré la chimie, la biologie et la physique dans leur enseignement ; elles se sont ouvertes à des recherches très peu liées à la tradition médicale.
Dire que les doyens des facultés de médecine sont éloignés de l'esprit universitaire est absurde, car ce sont justement eux qui, grâce à la liberté dont ils jouissent, ont créé ce lien entre l'hôpital et les disciplines universitaires. En quoi le fait d'adapter une loi à la spécificité d'un enseignement universitaire emprisonnerait-il celui-ci ? C'est au contraire faire preuve de pragmatisme que de s'adapter aux réalités d'un enseignement à la fois théorique et pratique. Je ne vois pas en quoi le fait d'enlever des moyens directs aux CHU et aux UFR médicales renforcera la recherche. Les professeurs, qui sont aussi des praticiens, n'auront pas plus de liberté pour faire de la recherche : ils auront autant d'heures de cours, d'une part, et de travail au sein des CHU de l'autre ! En quoi les professeurs d'université seraient-ils d'ailleurs plus sensibles à l'esprit de recherche que les doyens de médecine ?
J'entends donc bien vos propos, madame la ministre, mais ils ne sont pas contradictoires avec les miens. En quoi l'affectation directe des effectifs aux UFR médicales et aux CHU par les ministres compétents pénaliserait-elle la recherche ? Le prétendre, ce serait faire un procès d'intention aux doyens des facultés de médecine, ce qui, je pense, n'est pas votre intention.