Nous avions d'ailleurs défendu une liaison ferroviaire beaucoup moins coûteuse, qui aurait permis, comme nous le souhaitions, un transfert modal des camions vers les trains. Parmi les partenaires qui, comme EDF, étaient sollicités pour financer ce canal, certains éprouvaient de grandes réticences. Contrairement à ce qui vient d'être dit, je n'ai jamais constaté au cours de mes mandats que les projections visaient à une quelconque rentabilité – au contraire.
Il est facile aujourd'hui de demander le renforcement du fluvial. C'est d'ailleurs normal, dans le cadre de la lutte contre l'effet de serre. Mais le relief de nos régions n'a rien à voir avec celui d'un pays comme la Hollande. Il faut donc être très prudent dans le calcul des coûts, qui peuvent s'avérer pharaoniques, et dans l'étude des conséquences sur la biodiversité. Le résultat risque en effet de s'avérer contre-productif, voire de se transformer en une véritable catastrophe écologique. Ne passez donc pas d'un excès à l'autre !
Longtemps, en soutenant des politiques libérales, vous avez favorisé le transport routier, plus particulièrement celui des marchandises par les camions. Aujourd'hui, vous venez nous parler du tout fluvial. Méfiez-vous de ce genre de conversions, qui, quand elles ne s'appuient pas sur de bonnes raisons, peuvent s'avérer bien dangereuses.