Monsieur le secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants, la révision générale des politiques publiques a conduit M. le ministre de la défense à mettre en oeuvre un projet visant à rationaliser le stationnement des unités militaires et des établissements civils et à regrouper les fonctions d'administration et de soutien. C'est ainsi que se pose la question de la réorganisation des centres d'aguerrissement qui, à ce jour, sont au nombre de trois ; le centre national d'aguerrissement en montagne – le CNAM – de Briançon, le centre d'entraînement commando – le CEC – de Givet et le centre d'instruction et d'entraînement au combat en montagne – le CIECM – de Barcelonnette.
L'analyse comparative de ces centres fait clairement apparaître les qualités du CIECM de Barcelonnette et du CNAM de Briançon, qu'il s'agisse des zones et des capacités d'entraînement ou de la qualité des infrastructures. Il est également important de noter que le site de Barcelonnette est le seul des trois à disposer d'une capacité lui permettant d'accueillir les formations d'unités du RAID, des forces spéciales, des commandos de marine ou de l'armée de l'air. En 2006, trente-neuf compagnies et quelque 3 326 stagiaires y ont été accueillis et entraînés.
Les deux centres de Briançon et de Barcelonnette offrent en outre un cadre extraordinaire permettant d'aguerrir toutes les unités de l'armée de terre dans les conditions difficiles propres au milieu montagneux. Ainsi le CIECM de Barcelonnette organise, depuis le mois de décembre, de nombreux stages afin de préparer les équipes de liaison et d'entraînement qui encadrent les brigades de l'armée afghane, au titre des nouvelles dispositions voulues par le Président de la République, justifiant de ce fait l'existence d'un tel centre. Ce site, unique en Europe, peut d'ailleurs être proposé aux autres pays européens dans le cadre de la construction de l'Europe de la défense.
Ma question est double.
Il est prévu que le commandement du CIECM et du CNAM soit regroupé et basé à Briançon à compter du 1er juillet ; l'existence même de ces deux sites étant remise en question, ne pourrait-on ajourner cette mesure ?
Enfin, compte tenu de la réforme engagée et des décisions prises par le Président de la République, il semble nécessaire de maintenir les centres d'aguerrissement de Barcelonnette et de Briançon, qui ont montré leur efficacité. Au nom des députés des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence – et je salue à ce titre la présence de mon collègue Joël Giraud –, je vous demande solennellement de surseoir à ce projet et d'organiser une large concertation permettant d'évaluer les conséquences dramatiques auxquelles la fermeture des deux sites exposerait les deux vallées qui les accueillent.