Vous maintenez ce projet de loi comme si de rien n'était, occultant totalement les difficultés économiques internationales et les déboires du système bancaire français, qui ne resteront pas sans répercussions.
Les Français sont las des promesses sans lendemain et ne peuvent se contenter d'effets d'annonce. Ils ont besoin de mesures concrètes en faveur des revenus et contre la vie chère, car ils constatent jour après jour la hausse des prix des produits alimentaires et de première nécessité. Or ce sont les prélèvements supplémentaires qui se multiplient. Et voilà qu'un ministre évoque une augmentation de la TVA avant l'été, pendant qu'un comité d'experts, soutenu par le Président de la République, propose d'augmenter la CSG, alors que les franchises médicales frappent déjà presque tous les malades. Est-ce avec de telles mesures que vous comptez augmenter le pouvoir d'achat ? Pour l'heure, votre politique n'a pour effet que d'amputer le pouvoir d'achat de la plupart des Français, d'oublier les chômeurs et d'intensifier les embauches précaires.
Un troisième texte en faveur du pouvoir d'achat pourrait reprendre les propositions concrètes et simples à mettre en oeuvre que les socialistes avaient faites en décembre dernier, face à l'impuissance du Gouvernement, qui n'avait pourtant pas voulu les entendre. Nous considérons qu'il est urgent de majorer de 50 % la prime pour l'emploi – que M. Méhaignerie lui-même avait évoquée comme un instrument privilégié –, de revaloriser les petites retraites, de lutter contre le creusement des inégalités salariales, de répercuter vers les consommateurs les marges obtenues par la grande distribution sur les producteurs, de généraliser le chèque transport à tous les salariés et d'abaisser la TVA sur les produits de première nécessité au lieu de l'augmenter. Pour cela, encore faudrait-il renoncer au bouclier fiscal, taxer les compagnies pétrolières sur leurs profits indécents, supprimer l'exonération de TIPP dont bénéficie injustement le transport aérien,…