Il est évident, d'autre part, que nous n'allons pas tout régler en supprimant ce que Laurence Parisot avait qualifié – excusez du peu – de « honteux, humiliant, sadique, inacceptable ».
Je me félicite que M. Folliot ait pris cette initiative, et je le lui ai d'ailleurs dit. Mais on peut se demander pourquoi, depuis sept ans, les gouvernements successifs n'ont pas pensé à la prendre eux-mêmes. Ce n'est pas aujourd'hui que ces excès ont été constatés ! En 2005 déjà, le PDG de l'usine alsacienne de bobines électriques SEM-Suhner, avait suscité l'émoi dans la population et chez les salariés : pour autant, le Gouvernement n'avait pas envisagé de dispositions nouvelles, alors même qu'il en a proposé tant d'autres qui, sans doute, paraissaient moins nécessaires, moins utiles et moins éthiques. Les exemples caricaturaux se sont ensuite multipliés. Ainsi, dans le cas de l'entreprise de teinturerie Staf à Hénin-Beaumont, il était précisé que la mutation se faisait dans le groupe avec reprise d'ancienneté, mais les salaires proposés étaient dérisoires – 315 euros brut au Brésil et 230 euros brut en Turquie.
L'exemple de Castres est encore plus provocateur : 69 euros, c'est l'apogée de la caricature. Il fallait réagir et le rapporteur a eu raison de déposer une proposition de loi à laquelle nous souscrivons. Prenons garde, cependant, qu'elle ne soit l'arbre qui cache la forêt. En commission, M. Poisson a rappelé que, en Allemagne, le salaire minimum ne couvre que 54 % des salariés, que les syndicats font campagne pour qu'aucun salaire ne soit inférieur à 750 euros par mois,…