Nous sommes réunis pour au moins deux semaines sur ce texte si vous voulez prendre la parole, n'hésitez pas à vous inscrire. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Nous entendrons avec plaisir la voix des silencieux. Ne vous gênez surtout pas pour prendre la parole si vous avez la réponse aux questions que nous nous posons. Elles sont simples : une étude d'impact a-t-elle été réalisée ? Combien de personnes seront-elles concernées par votre dispositif ? Il s'agit de questions majeures, qui n'ont rien de polémique. Que vous acceptiez de délibérer sans connaître les réponses, c'est votre affaire. Mais ne nous empêchez pas d'insister : nous ne pouvons pas nous prononcer sur un texte sans savoir de quoi il s'agit.
Or notre expérience en la matière est édifiante. Comme la situation se détériore et que nous allons de Charybde en Sylla, cette majorité et ce Gouvernement se sont fait une spécialité de multiplier les textes sur le pouvoir d'achat : quatre en moins de vingt-deux mois, dont trois sur la participation ! Après avoir raclé les fonds de tiroir en pillant la participation en stock, il ne vous reste plus que les flux à venir. Or la situation économique qui prévaudra l'année prochaine suscite nombre d'interrogations.
Nos questions portent notamment, je le répète, sur l'impact du dispositif et, à cet égard, il est intéressant d'examiner, par exemple, le rapport que M. Chartier a remis en décembre 2007 – il y a moins d'un an – sur la énième loi – parmi tant d'autres – sur le pouvoir d'achat. Le Gouvernement avait alors imaginé un certain nombre de mécanismes, les mêmes, du reste, que ceux qui sont prévus dans le présent projet de loi, c'est-à-dire une prime. Quand le Gouvernement ne sait pas quoi faire, il annonce aux gens qu'ils toucheront une prime. Les pauvres, ils le croient ! Et puis ils s'aperçoivent que c'est une prime « à vot'bon coeur » : comme au Loto, tout le monde peut jouer, mais seuls quelques-uns gagnent ! Est-ce une politique sérieuse ?