Nous ne pouvons nous réunir aujourd'hui sans évoquer le monde qui nous entoure, et notamment le mouvement de La Poste aujourd'hui.
C'est l'une des questions majeures de cette rentrée. Il n'y a pas de séances de questions au Gouvernement au cours des sessions extraordinaires ; il serait pourtant logique que le Gouvernement – qui a pris, ce matin, le temps de la réflexion – s'exprime sur ce débat, qui préoccupe largement nos concitoyens et qui n'est pas sans rapport avec la question du pouvoir d'achat.
C'est le service public qui est en cause : tous les élus rencontrent aujourd'hui, dans leurs permanences, le problème de la présence postale sur le territoire ; la question de l'égalité tarifaire, choix fait depuis longtemps et par toutes les majorités, se posera également.
Quelque lénifiants que soient les discours tenus, l'expérience, partagée à droite et à gauche (Sourires), nous l'a appris : dès l'ouverture du capital, la logique de la rémunération des actionnaires et celle du service public entreront en contradiction. Nul n'a jamais réussi à les marier ; il est inutile de se lancer à nouveau dans ce genre d'aventure.
Ne fermons pas les yeux sur les expériences passées. Les conséquences d'une ouverture du capital de La Poste après un changement de statut sont prévisibles. On rationalisera les moyens pour arriver à une rentabilité du capital ; nos concitoyens en zone rurale rencontreront probablement de grandes difficultés, car on fera disparaître de plus en plus de bureaux de poste, en arguant de leur coût ; très rapidement, l'égalité tarifaire – qui est un principe pour la Poste, en tant que service public – sera remise en cause, au nom de la réalité des coûts et de la rémunération des actionnaires.
Il s'agit là d'une question majeure, l'une de celles qui préoccupent nos concitoyens aujourd'hui. J'assure de la solidarité du groupe socialiste ceux qui sont aujourd'hui dans la protestation, mais aussi les élus locaux qui se mobilisent partout en France : beaucoup de conseils municipaux, de toutes couleurs politiques, prennent position contre ce projet. Il serait utile que l'UMP et le Gouvernement s'expriment sur le sujet et que ce débat ait lieu à l'Assemblée nationale. Le groupe socialiste s'opposera à l'ouverture du capital et au changement de statut de La Poste. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)