On peut se réjouir que le Sénat ait introduit un nouvel article relatif aux abeilles. Mais je souhaiterais que nous allions plus loin, et c'est pourquoi j'ai déposé ces amendements. Ce n'est pas une lubie ; il s'agit simplement de tenir compte de la réalité.
En effet, dans le département de l'Ariège – mais ce n'est pas le seul –, nous avons enregistré un taux de mortalité des abeilles anormalement élevé. Or, une analyse en laboratoire a démontré qu'elles avaient été intoxiquées à la perméthrine, que l'on trouve dans un produit qui a été utilisé pour désinsectiser les bâtiments d'élevage, suite à la fièvre catarrhale ovine. Cette molécule a causé un véritable ravage, puisque plus de 2 500 ruches ont été anéanties, soit 53 % du cheptel de l'Ariège.
Face à ce constat, et compte tenu de l'urgence, je souhaiterais qu'au-delà du bilan et des évaluations toxicologiques prévus, nous interdisions l'utilisation de ce produit, ainsi que celle du Cruiser, que nous avons déjà évoqué. A ce propos, je fais remarquer à M. le rapporteur, qui m'avait reproché de mentionner le nom commercial du produit, que ces amendements ne sont pas tout à fait identiques à ceux que j'avais déposés en commission, puisque j'y ai inscrit le nom scientifique de la molécule.
En tout état de cause, ma conviction est toujours la même. Certes, madame la secrétaire d'État, les causes de la mortalité des abeilles sont multifactorielles. Mais, en l'espèce, dans les territoires où des ruches étaient installées à proximité d'élevages victimes de la fièvre catarrhale ovine, on sait avec certitude que ce sont les désinfectants qui ont tué les abeilles.
Ces amendements sont des amendements d'appel. Je souhaiterais donc obtenir une réponse de Mme la secrétaire d'État, car ce phénomène déstabilise non seulement la profession, mais également la biodiversité de notre pays.