Monsieur le député, l'industrie automobile subit actuellement une mutation en profondeur, liée, d'une part, à la crise économique que traversent l'ensemble des économies occidentales et, d'autre part, à une rupture technologique qui entraîne des révisions considérables des modèles.
Notre pays en subit évidemment les conséquences, mais celles-ci sont minorées du fait de la mise en oeuvre du mécanisme du bonus-malus, qui a permis à la France de ne pas subir de baisse d'activité alors que celle-ci a chuté de 20 % en Grande-Bretagne et de 36 % en Italie et que les marchés connaissaient un ralentissement général. Ce mécanisme a permis de stimuler le secteur industriel au mois de décembre et au mois de janvier, y compris les constructeurs français.
Renault a effectivement annoncé un plan de suppression touchant en particulier mille postes sur l'usine de Sandouville. Je vous ai reçu, monsieur Fidelin, avec l'ensemble des élus de Normandie, sous la houlette de M. Rufenacht, maire du Havre, afin que nous examinions ensemble les circonstances de ce plan et la manière dont deux objectifs principaux seraient poursuivis : premièrement, le maintien des emplois ou, à défaut, l'accompagnement dans les meilleures conditions des salariés amenés à partir ; deuxièmement, la pérennité du site.
En ce qui concerne le premier objectif, je serai extrêmement vigilante quant aux conditions des départs volontaires. J'ai demandé en particulier au préfet de vérifier de très près si les départs volontaires seront assortis de véritables contrats de travail. La moitié des personnels de Sandouville ayant plus de cinquante ans, j'ai demandé que des mesures particulières soient prises par Renault pour suivre le départ de ces personnels si tel devait être le cas.
J'ai également demandé au préfet d'examiner très attentivement les effets indirects d'une décision de ce type : lorsqu'une entreprise comme Renault, à Sandouville en particulier, laisse partir mille salariés, bon nombre d'emplois indirects, on le sait, peuvent être eux aussi menacés.
En ce qui concerne la pérennité du site, le Président de la République a reçu hier M. Carlos Ghosn, et il a obtenu à l'occasion de cette négociation deux assurances : premièrement, la localisation à Sandouville du nouveau véhicule utilitaire de Renault,…