L'écart de niveau de vie est si important que nous n'apporterons pas de solution aux problèmes de Mayotte sans redressement de la situation aux Comores, et donc pas sans contribuer à ce redressement.
Si le Gouvernement comorien persiste à contester la souveraineté française sur Mayotte – voulue par les Mahorais eux-mêmes – une normalisation de nos relations bilatérales semble aujourd'hui possible. Au mois de septembre 2007, le Président de la République et son homologue comorien ont mis en place un groupe de travail à haut niveau sur les relations entre Mayotte et les Comores. Cette perspective de normalisation, jointe à celle de la départementalisation, appelle désormais de notre part un effort accru en direction des Comores, dans la mesure où le regain de pression migratoire qui accompagnerait certainement la départementalisation ne pourra être effectivement maîtrisé que si les population demeurées aux Comores disposent sur place de services plus comparables à ceux qu'elle viennent chercher au péril de leur vie à Mayotte. À terme, la normalisation des relations entre la France et les Comores devra également permettre à Mayotte d'opérer son développement économique en s'inscrivant pleinement dans son environnement régional.
Je vais, madame la ministre, vous soumettre trois propositions qui paraissaient évidentes lorsque nous étions sur place.
Il est vrai que l'hôpital de Mamoudzou est le premier de France en termes de naissance, mais, très franchement, ces femmes enceintes qui traversent les soixante-dix kilomètres de mer ne le feraient pas si la France, au titre de la politique de coopération – et à bien moindre coût que nous ne le faisons aujourd'hui à Mamoudzou – construisait un hôpital aux Comores. Tout le monde serait gagnant, l'équilibre social serait gagnant : ces femmes ne traversent la mer que pour pouvoir accoucher dans des conditions sanitaires satisfaisantes ; une fois présentes, elles ne peuvent plus repartir faute de possibilité de faire des allers et retours entre les îles.