Monsieur l'ancien ministre, je ne vous ai rien demandé. Si vous aviez vécu jusqu'à la fin de vos jours en Bretagne, vous auriez vu combien ces campagnes sont en train de changer. Elles s'effondrent littéralement sous nos yeux ! Tout ce qui était paysan, savoir-faire, savoir-vivre, savoir-être, est totalement abandonné, livré à lui-même. Moi qui n'arrive plus à pleurer depuis que j'ai dix-huit ans, je dois avouer que si j'en étais encore capable, cela me soulagerait beaucoup.
Nous faisons fausse route, mes chers collègues. Le vote de dimanche dernier, je l'ai dit hier soir, était un vote très fort et il signifiait beaucoup de choses, mais certainement pas qu'il fallait mettre un terme à la vie d'hommes et de femmes très attachés, depuis des temps immémoriaux, à leurs vallées qu'ils ont rendues si belles et si attractives. J'espère qu'avec le temps, nous nous retrouverons et que nous nous comprendrons – je fais comme les Verts, qui ont dû parlé pendant longtemps avant que l'on porte attention à ce qu'ils disaient.
Je suis passionnément amoureux de mon pays, de la nature, et je constate que 50 % au moins de notre pays est en train de mourir. Nous le paierons un jour très cher : ce ne sont pas les banlieues qui nous compenseront, du moins dans les décennies qui viennent, tout ce que nous aurons perdu.