Je réitère mes réticences sur l'inscription dans la loi du bilan d'étape professionnel. Nous avons voté en faveur de l'amendement de notre collègue Kossowski, mais je ne suis pas sûr qu'il y ait de quoi s'extasier. Qu'un salarié de plus de quarante-cinq ans se voit invité par son employeur à un entretien destiné à l'informer qu'il a le droit à un bilan d'étape professionnel, lui-même mené par l'employeur, c'est un petit quelque chose, mais pas vraiment l'avancée sociale du siècle…
M. Kossowski a posé la question de confidentialité. Mais il faut savoir que le problème ne se pose pas à l'égard de l'employeur pour le bilan d'étape professionnel puisque c'est l'employeur lui-même qui le mène. Il s'agit donc sans doute de la confidentialité à l'égard de personnes extérieures à l'entreprise.
La véritable avancée sociale, ce serait l'obligation pour les entreprises de financer, sur les fonds de la formation professionnelle, un bilan de compétences pour tout salarié de plus quarante-cinq ans ou de cinquante ans. L'inscription dans la loi de cette mesure simple et compréhensible par l'ensemble des salariés serait, elle, pleinement justifiée.
Mon hostilité à la présente mesure, que vous sentez bien, vient de ma crainte que le développement du bilan d'étape professionnel ne vienne remettre en cause le travail accompli à travers le bilan de compétences qui, lui, reste la propriété du salarié comme support de la gestion de sa carrière.
Cela n'a rien d'archaïque, monsieur Vercamer. Je pense même que c'est plutôt moi qui fais preuve de modernisme.