Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Patrick Devedjian

Réunion du 29 janvier 2009 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2009 — Discussion générale commune

Patrick Devedjian, ministre en charge de la mise en oeuvre du plan de relance :

Quant au débat sur l'investissement et la consommation, permettez-moi de vous dire qu'il est stérile, car les deux ne s'opposent pas.

Lorsque vous prétendez que cibler l'investissement, c'est ignorer la consommation, ce n'est pas exact. L'investissement, nous ne cessons de vous le répéter, concerne également la consommation, car lancer des travaux, c'est distribuer des salaires et donc toucher le consommateur, mais vous ne voulez pas l'entendre.

Notre plan contient aussi des mesures strictement dirigées vers la consommation. Éric Woerth vous a dit à de nombreuses reprises que l'accroissement des transferts sociaux pour l'année 2009 représentait 17 milliards d'euros. C'est tout de même une véritable mesure en faveur de la consommation, mais vous ne répondez pas sur ce point. Par rapport aux 26 milliards du plan de relance, c'est parfaitement équilibré.

Vous parlez des États-Unis et d'Obama, mais les deux tiers du plan Obama concernent l'investissement et un tiers seulement la consommation, alors même que l'effondrement de la consommation aux États-Unis est sans commune mesure avec ce que nous connaissons, même si je reconnais qu'au mois de décembre nous avons été affectés. Surtout, le système social américain, que vous êtes les premiers à dénoncer, et ce à juste titre, n'a rien à voir avec le système social français.

J'ai donc un peu le sentiment que vous faites plus de la communication et que vous ne cherchez pas vraiment de solutions pour notre pays face à la crise.

Ce qu'a dit Éric Woerth tout à l'heure mérite tout de même d'être médité. Nous vous avons écoutés, entendus. Vous trouvez insuffisant ce que nous faisons, mais c'est tout de même quelque chose. Pourquoi voter contre ? C'est une attitude politicienne. Vous pouvez naturellement demander davantage, vous demandez d'ailleurs toujours davantage – toujours plus, c'est l'essentiel de votre discours politique –, mais les mesures que nous prenons, qui sont acquises, vous pourriez les soutenir, car elles auront des effets contre la crise, et vous ne le contestez d'ailleurs pas. Ce n'est pas assez, vous voudriez plus, mais c'est déjà ça. Or vous vous apprêtez à voter contre. C'est ce qui s'appelle faire la politique du pire.

Ce qui m'a frappé dans votre intervention, monsieur Muet, c'est que vous semblez oublier totalement que cette crise vient des États-Unis. Vous dites que la politique économique de la France est tellement mauvaise qu'il ne faut pas s'étonner d'en être là et vous en appelez à la rue. Je suis d'ailleurs étonné que des parlementaires invoquent ainsi la rue. La trouvez-vous plus importante que le Parlement ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion