…grève très largement liée au pouvoir d'achat – thème le plus présent sur les banderoles. Certains auditeurs soutenaient ce mouvement, ce qui est bien normal, tandis que d'autres la critiquaient nettement, estimant que le pouvoir d'achat avait été affecté pour deux raisons qu'il nous faut bien nous rappeler : d'abord, l'euro a certes joué un rôle protecteur dans la crise actuelle mais également, il faut intégrer cette donnée dans nos réflexions sur le pacte européen de relance, le passage à la monnaie unique a affecté le pouvoir d'achat ; ensuite, ceux qui ne se reconnaissent pas dans cette grève et qui se sentent peu représentés ici invoquent l'impact des 35 heures sur l'économie nationale.
Le poids des 35 heures est très important. J'ai souvenir d'une mission d'évaluation et de contrôle mise en place il y a quatre ou cinq ans à l'Assemblée, au cours de laquelle nous avions réalisé une soixantaine d'auditions pour tenter de mesurer le coût économique et social des 35 heures. À l'époque, Martine Aubry, auditionnée la dernière, avait affirmé – ce qui est sans doute révélateur du fond de sa pensée et de celle du parti socialiste – qu'il ne fallait pas s'en tenir là et qu'il faudrait s'acheminer vers une durée légale du temps de travail hebdomadaire de 32 heures.
Sur le fond, on peut analyser la crise comme on veut, expliquer que c'est la faute de tel ou tel, la responsabilité du Président de la République et du Gouvernement…