Le journal Les Échos titre : Participation : à la recherche d'une grande réforme populaire. Le commentaire est le suivant : « L'opposition dénonce un projet trop timoré et craint que la participation et l'intéressement ne se substituent aux revalorisations salariales » ; au dos, sont reproduites des déclarations d'éminents personnages – qui sont dans cet hémicycle – soulignant qu'il s'agit de la grande réforme du quinquennat. Le problème, c'est que ce journal est celui du 3 octobre 2006 ! (Rires et applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Avec vous, c'est l'éternel recommencement. Dès que l'opinion publique pose le problème du pouvoir d'achat – c'est-à-dire, avec vous, très fréquemment – vous faites voter une loi : vous l'avez fait quatre fois en cinq ans. Puisque vous vous interdisez d'augmenter les salaires, d'augmenter le SMIC, d'essayer d'empêcher la hausse d'un certain nombre de prix, alors vous n'avez qu'une seule issue : casser la tirelire, puiser dans l'argent de l'intéressement et de la participation ; comme vous avez déjà pris les stocks, on ne parle plus ici que des flux : il s'agit donc d'un chèque sur l'avenir. C'est en prenant la participation à venir que les salariés pourront essayer d'améliorer leurs revenus.
Ceux qui voudraient y croire devront avoir une grande confiance en vous : dans la conjoncture économique actuelle, les entreprises auront en effet les plus grandes difficultés à verser des primes au titre de la participation, puisque celles-ci sont liées à leur résultats.
Aujourd'hui, la boucle est bouclée. Vous êtes passés du régime de l'intéressement à celui de la participation, et – on va penser que c'est mon auteur préféré – je ne résiste pas à lire une nouvelle fois le rapport de M. Giscard d'Estaing.