Au moment d'aborder cet article, essayons d'abord d'éviter les malentendus ou les ambiguïtés.
Hier, lors de la présentation du projet et de la discussion générale, le président Ollier, puis Mme Grosskost, se sont livrés à la tribune à un vigoureux plaidoyer en faveur de la participation. Cela n'est, bien sûr, pas étonnant de leur part, car on sait leur attachement à ce qui fut longtemps chez nous tant une appartenance politique qu'une forme d'identification à une vision de la France et de ses intérêts supérieurs, ainsi que du monde du travail.
Si, en 1967, les responsables de notre pays, le Président de la République, Charles de Gaulle, et le Premier ministre, Georges Pompidou, décidèrent de créer un nouveau système, la participation, alors que l'intéressement existait déjà à l'époque depuis un peu moins de dix ans, c'est qu'ils estimaient, avec cette même vision que nos deux collègues ont développée hier de manière très convaincante, que l'intéressement et la participation présentaient un intérêt commun pour les salariés et les chefs d'entreprise, mais que la participation avait quelque chose de plus, que n'avait pas, que n'a pas et que n'aura jamais l'intéressement.
La participation vise à dépasser les oppositions classiques – virulentes même, à l'époque où la participation fut créée – entre le capital et le travail. Tentant de transcender cette confrontation dont certains, probablement à tort, faisaient l'alpha et l'oméga de toute avancée sociale, dépassant ces clivages, la participation avait pour but de dégager un intérêt commun, supérieur à tout autre, mais commun au capital et au travail.
Aujourd'hui encore, il est difficile de rester insensible à cette vision des choses et si, à l'époque, elle ne fut pas toujours comprise à sa juste valeur sur certains bancs de cette assemblée, elle choqua beaucoup sur d'autres bancs. Si ceux qui y siégeaient l'ont acceptée, c'est que, à l'époque, le chef de l'État et le Premier ministre avaient une autorité politique permettant de faire fi de l'opposition qu'alors, peut-être à raison, on qualifiait de réactionnaire.
Je peux comprendre que, dans une certaine filiation politique, ceux qui se réclament aujourd'hui de leurs aînés issus d'une famille politique qui s'opposait à la participation, au terme d'un combat de plus de quarante ans, souhaitent mettre à bas la participation et se réjouissent à l'idée d'examiner l'article 2. Je comprends moins bien en revanche ceux de nos collègues qui, s'inscrivant dans la filiation gaulliste, font chorus aux premiers…