En réalité, il s'agit avant tout de choix politiques – et les vôtres ne répondent pas aux attentes de nos concitoyens.
Selon le Gouvernement, le contexte budgétaire serait tendu ; on nous promet donc une réforme de l'État sans précédent. Si l'on en croit certaines déclarations optimistes, la révision générale des politiques publiques permettrait un retour à l'équilibre budgétaire à l'horizon 2012 – ce qui, soit dit en passant, représente un retard de deux ans sur les promesses faites durant la campagne présidentielle –, donnerait aux administrations les moyens de s'adapter aux besoins des usagers et valoriserait le travail des fonctionnaires. Pour le Gouvernement, elle est devenue la panacée de la réforme de l'État, une référence incontournable en matière de maîtrise budgétaire et de modernisation.
Sans vouloir jouer les briseurs de rêve, nous ne partageons pas cet enthousiasme. Que l'État et le Gouvernement réfléchissent aux moyens de réaliser des économies budgétaires, c'est leur devoir. Mais cela ne doit pas se faire au détriment du service rendu par l'État ou des missions dévolues aux collectivités territoriales. C'est pourquoi votre concept de révision générale des politiques publiques est particulièrement inquiétant.
Il l'est d'abord par la méthode utilisée. Le recours à des consultants extérieurs et à des cabinets prétendument spécialisés est devenu la règle. Du coup, les hauts fonctionnaires des administrations concernées sont démotivés. Les ministres eux-mêmes ne sont pas associés !