La concurrence doit jouer et le monopole du syndicat du livre ou le quasi-monopole des NMPP doit cesser. Nos quotidiens nationaux coûtent cher : leur prix de vente, égal ou supérieur à un euro, est bien au-dessus de la moyenne italienne – 0,65 euro –, allemande – 0,52 euro –, japonaise – 0,44 euro –, ou américaine – 0,36 euro. Or, ces pays ont une presse dynamique qui diffuse.
Depuis les années 70, le prix de vente de la presse écrite a augmenté deux fois plus vite que l'indice général des prix, et sa diffusion est la plus faible d'Europe. Pourtant, les aides publiques directes à la presse s'élèvent à 178 millions d'euros, et les aides indirectes, à travers le taux de TVA réduit, à 220 millions, ce qui fait un total d'environ 400 millions d'euros. Nous avons donc une presse qui coûte cher au lecteur – un euro pour un quotidien quand ce prix est inférieur, parfois de moitié, chez nos voisins – et au contribuable – 400 millions d'euros par an. Les tarifs d'impression ne sont pas révisés à la baisse, alors même que l'État augmente sa part de contribution : il y a là une incohérence !
Que l'on me comprenne bien : mon idée n'est évidemment pas de cesser d'aider la presse – au contraire, car nous avons besoin d'une presse dynamique. Mais nous devons entièrement revoir les conditions de sa diffusion et de sa fabrication. Si nous voulons qu'elle connaisse un développement comparable à ce qui se passe chez nos voisins, nous devons évaluer et réformer – et ce n'est pas une petite réforme !
Je veux aussi vous féliciter, monsieur Woerth, pour votre action contre la fraude. Car, bien entendu, tout est lié : le volume atteint par la fraude financière est estimé à 40 milliards d'euros, soit exactement la charge annuelle de notre dette publique. Quand on modernise le système de lutte contre la fraude, réforme-t-on ou pratique-t-on la rigueur ? J'aimerais que nos amis socialistes, qui emploient beaucoup le mot « rigueur », me disent ce qu'ils en pensent. Pour moi, il est évident qu'il s'agit de réforme !
S'agissant des heures supplémentaires, j'aimerais rappeler à Didier Migaud – bien qu'il ne soit plus là – que le groupe socialiste avait promis de créer, grâce aux 35 heures, 700 000 emplois entre 1997 et 2002. Or, durant ces cinq années, selon l'INSEE et la DARES, seuls 350 000 emplois ont été créés, et à coup de dizaines de milliards d'euros.