Monsieur le Président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le Président de la République et les Parlementaires ont pris deux engagements en matière économique lors des élections présidentielle et législatives : premièrement, tout mettre en oeuvre pour augmenter le pouvoir d'achat des Français et aller vers le plein emploi ; deuxièmement, réduire les déficits publics pour atteindre l'équilibre en 2012.
Loin d'être contradictoires, ces deux engagements sont même inséparables. Certains ont essayé de les opposer : reconnaître que nos caisses étaient vides ne signifie pas pour autant qu'il faut abandonner le pouvoir d'achat des Français ou ne plus soutenir la croissance et l'emploi.
Lorsque je vois nos collègues parlementaires espagnols réfléchir à la distribution de l'excédent budgétaire ou que je regarde le niveau des dépenses publiques en Allemagne, je ne peux m'empêcher de me dire que 150 milliards d'euros auraient pu être distribués aux Français si nous avions avancé au même rythme.
Il est donc stupide de vouloir opposer la politique de réforme, qui a pour but de faire faire des économies de gestion à l'État, au pouvoir d'achat des Français. Soit on veut mentir à nos concitoyens, soit on ne comprend rien à la situation.
Le Président de la République a voulu s'investir personnellement dans la révision générale des politiques publiques. À cette fin, il a mobilisé les ministères et les services de l'État. Au reste, qui pourrait regarder les Français dans les yeux en leur disant que l'État n'a pas besoin de faire des économies ? J'ai d'ailleurs apprécié un certain nombre des propos de Didier Migaud sur ces questions.
En tant que rapporteur spécial sur l'emploi, j'ai fait, dans un rapport récent, avec mon collègue Gaëtan Gorce, des propositions à la fois sur la méthode et sur l'architecture pour que le Parlement soit associé à la recherche des économies, et pour privilégier l'efficacité des politiques mises en oeuvre.
Nous proposons d'abord de donner au Parlement le droit de commander des évaluations auprès du centre d'analyse stratégique et des autres services de l'État, ce qui peut nous aider à évaluer. Nous avons besoin, monsieur le ministre, de participer à l'évaluation des politiques publiques, comme Didier Migaud l'a rappelé tout à l'heure.
Nous proposons ensuite la création d'un pôle de compétitivité sur l'évaluation des politiques publiques.
Nous proposons enfin d'élaborer un programme annuel d'évaluation au Parlement. Bien évidemment, ce programme devra être débattu en commission.
C'est à ce prix que nous atteindrons l'ambitieux objectif que nous a fixé le Président de la République et que nous respecterons l'engagement d'être au rendez-vous de l'équilibre en 2012.
Je veux dire, après Jean-François Copé et Didier Migaud, qu'il faut davantage associer le Parlement. Il faut « coproduire » avec la majorité, comme l'a fort bien dit M. Copé. Pour autant, l'opposition ne doit pas être laissée au bord du chemin de la réforme.