Pense-t-on que l'État pourra aider ceux qui en ont vraiment besoin en cumulant pendant encore des années des déficits ?
Avec le Président de la République, nous avons pris un engagement devant les Français : remettre nos finances publiques en ordre d'ici à 2012. Je puis vous assurer que tout sera fait pour cela. Ce n'est pas un simple objectif comptable : c'est un objectif d'intérêt général.
Un pays qui dépense plus qu'il ne gagne, qui vit artificiellement au-dessus de ses moyens, est un pays moralement faible, économiquement vulnérable et socialement suicidaire.
Tous les pays qui ont su vaincre le chômage ont parallèlement diminué le poids de leur dépense publique. Du début des années 90 à aujourd'hui, celui-ci est passé de 52 % à 40 % du produit intérieur brut au Canada, de 62 % à 56 % au Danemark, de 46 % à 38 % en Nouvelle-Zélande, de 56 % à 49 % aux Pays-Bas, de 73 % à 54 % en Suède. En France, nos dépenses publiques ont connu une évolution exactement inverse : en vingt-cinq ans, elles sont passées de 44 % à 54 % du produit intérieur brut. Ne serait-il pas temps de reconnaître que l'on ne peut continuer ainsi ?
Tous les pays qui se sont réformés ont parallèlement modernisé et resserré leur fonction publique. Au début des années 90, en trois à cinq ans, les effectifs des fonctionnaires d'État ont baissé de 22 % en Australie, de 20 % en Grande-Bretagne, de 17 % aux États-Unis, de 14 % en Espagne, de 38 % en Suède, de 7 % en Italie.
La réduction du nombre des fonctionnaires ne constitue nullement une réforme en soi, mais elle est un instrument nécessaire pour rationaliser les structures, optimiser leur fonctionnement, améliorer et mieux récompenser le travail des agents, nécessaire enfin pour dégager des marges de manoeuvre financières. Aujourd'hui, faute de réformes, celles-ci sont asphyxiées par le coût de fonctionnement de l'État et par le remboursement de la dette, devenu l'un des tout premiers postes budgétaires de la nation.
L'État français compte 300 000 fonctionnaires de plus qu'au début des années 80, et ce malgré l'informatisation massive de nos administrations et malgré la décentralisation.
Notre budget, vous le savez bien, n'a pas été à l'équilibre depuis 1974. En 1980, notre dette publique représentait 20 % du produit intérieur brut. Depuis, elle n'a cessé de croître, elle représente aujourd'hui 64 %.
Cet accroissement extraordinaire a-t-il fait de la France le pays à la plus forte croissance et au plus faible taux de chômage ?