Monsieur le président, avant de poser ma question à M. le Premier ministre, je souhaite dire, au nom de tous les députés socialistes, que nous condamnons avec la plus grande fermeté les violences qui se produisent à Villiers-le-Bel et en même temps dire notre exigence de vérité. Les familles y ont droit. Je souhaite exprimer aussi notre solidarité totale avec les policiers, avec les sapeurs-pompiers, les agents du service public, qui assurent leur mission au péril de leur vie. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et sur plusieurs bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
J'assure de notre solidarité une population qui souffre, celle de Villiers-le-Bel, celle d'autres quartiers et d'autres banlieues, et je réaffirme notre solidarité avec les élus locaux, les maires, les adjoints, les conseillers municipaux, qui sont en première ligne. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
Monsieur le Premier ministre, dans la crise du pouvoir d'achat que connaît notre pays, se joue le contrat social avec les Français. Depuis sept mois, la France qui se lève tôt, la France qui travaille et qui gagne peu supporte tout l'effort de rigueur. Elle constate que son travail n'est plus justement rémunéré, que son mérite n'est pas reconnu autrement que par des hymnes et des discours.
Comment cette France-là ne serait-elle pas en colère lorsqu'elle vous a entendu dire, il y a quelques jours encore, qu'il n'y avait plus d'argent à distribuer alors que vous venez de donner 15 milliards d'euros aux plus fortunés et aux rentiers ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et sur plusieurs bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Monsieur le Premier ministre, le groupe socialiste défendra, jeudi, une proposition de loi pour améliorer le pouvoir d'achat des Français.
Acceptez-vous de conditionner les 25 milliards d'aides publiques aux entreprises à l'augmentation des salaires ?
Acceptez-vous d'encadrer les loyers pendant un an, pour négocier un « bouclier logement » qui limite la part des loyers et des charges au quart du revenu du locataire ?
Acceptez-vous de financer un chèque transport avec un prélèvement exceptionnel sur les profits des grandes compagnies pétrolières ?
Acceptez-vous de supprimer les « marges arrière », pour qu'elles bénéficient d'abord aux consommateurs par la baisse des prix ? J'ai cité quelques exemples des dix propositions que nous allons défendre jeudi matin. Ces propositions sont justes, simples, et elles sont également financées.
Monsieur le Premier ministre, vous avez le devoir de dialoguer avec l'opposition, d'écouter ses propositions. Ma question est simple : allez-vous accepter d'aller jusqu'au bout du débat ou allez-vous l'interrompre jeudi matin, comme à votre habitude, grâce à des artifices de procédure ?
Vous ne pouvez pas échapper à cette question. Le pouvoir d'achat des Français, ce n'est plus un slogan, c'est une exigence des citoyens français. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et sur plusieurs bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)