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Intervention de Alfred Marie-Jeanne

Réunion du 8 avril 2009 à 15h00
Développement économique des outre-mer — Article 4 bis, amendement 48

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlfred Marie-Jeanne :

Mon amendement vise à insérer, après l'alinéa 1, l'alinéa suivant :

« Ainsi, ces restrictions ou cet encadrement obligent à vérifier s'il existe ou non des produits de substitution moins dangereux et à effectuer des recherches de solutions de rechange moins nocives en vue de parvenir à des réponses plus écologiques tenant compte de l'état de l'avancée scientifique. ».

Je ne peux imaginer que cet amendement de bon sens soit rejeté. Après le débat qui a eu lieu, je ne veux pas retourner le couteau dans la plaie, mais je reviens sur le chlordécone. Les élus, toutes sensibilités confondues, ne savaient pas que cette molécule était aussi dangereuse. Alors que ce produit avait été interdit depuis bien longtemps en France, aux États-Unis et en Allemagne, des dérogations ont été accordées pour continuer à l'utiliser en Martinique. Entre-temps, nombre de produits moins toxiques avaient été mis sur le marché. Aujourd'hui, à défaut de pouvoir passer immédiatement à une agriculture biologique, il faut bien tolérer quelques pesticides. Mais dans ce cas, utilisons au moins les plus récents, nettement moins nocifs.

Il y a neuf ans déjà, à la tribune de cette assemblée, j'avais, très respectueusement, sans bruit ni tapage, appelé l'attention du Gouvernement sur la nocivité de ces produits. J'étais le seul élu d'outre-mer à le faire, à l'époque. On ne m'a pas écouté. Si on l'avait fait, on se serait épargné neuf années d'empoisonnement des terres. Neuf ans, c'est peu, mais c'est beaucoup. Je suis intervenu de nouveau en 2003 et en 2006. Aujourd'hui, le mal est fait. Mais trouvons au moins des solutions. Aussi, de grâce, quand nous vous interpellons de nouveau sur de tels problèmes, écoutez-nous ! La Martinique n'est qu'un petit territoire, morné, vallonné, disposant de peu de terres agricoles. Si, en plus, elles sont polluées, autant mettre l'île à l'encan ! C'est pourquoi les élus, de tous bords, insistent autant. Pour éviter que de tels errements se renouvellent, écoutez-les.

Le conseil régional, que je préside, a depuis quelques années mis un terrain à disposition des chercheurs et a financé des études sur la façon dont les molécules du sol sont absorbées par les plantes – patate, ananas, banane et autres. Nous finançons également la cartographie des sols pollués et des potentialités qui s'offrent. Il ne s'agit pas d'effrayer la population, mais de savoir la vérité, de sorte que l'on sache où planter, où dépolluer, où concentrer notre effort. Sinon, il nous faudra tout importer, et ce sera encore au détriment des petits agriculteurs de la Martinique – puisque c'est d'elle que je parle.

Croyez-moi, je n'exagère pas. Comprenez-nous, et que, pour une fois, les bons sentiments rejoignent le bon sens !

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