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Intervention de Serge Letchimy

Réunion du 8 avril 2009 à 15h00
Développement économique des outre-mer — Après l'article 3 bis, amendement 240

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Je profite de cette occasion pour rappeler de nouveau un principe qui me semble essentiel.

Monsieur le rapporteur, nous traitons ici d'un sujet extrêmement sensible, difficile et qui a surtout des conséquences humaines, économiques et sociales très importantes pour les pays, dont le nôtre, touchés par le chlordécone.

M. le secrétaire d'État laisse à l'Assemblée le soin de décider éventuellement. Je sais que, comme le rapporteur, il n'est guère favorable aux rapports, ce que je peux comprendre. Avec le plan chlordécone, une initiative forte a été prise. Le président Ollier a d'ailleurs joué un rôle très important dans le lancement de ce plan.

La fonction de l'OPESCT est essentielle. J'ai récemment reçu en Martinique notre collègue, accompagné de la sénatrice Mme Procaccia. Ils ont procédé à des expertises dont il résulte que la rémanence du chlordécone n'est pas de soixante ou soixante-dix ans, mais de 400 ans, voire deux fois plus, me dit-on. Cela veut dire qu'il y a des terres empoisonnées pour six, sept ou huit générations. C'est donc extrêmement grave.

Par ailleurs, nous sommes tous conscients des difficultés qu'aura la science pour apporter rapidement des réponses, car les solutions sont très techniques et ce n'est pas par la bénédiction du Seigneur qu'on les trouvera. C'est l'orientation prise dans le deuxième rapport et cela exige un très haut niveau de vigilance. La date fixée pour l'interdiction du chlordécone, 1993, a été largement dépassée et nous ne voulons plus d'un processus lent. Un membre de l'OPECST propose qu'un rapport fasse un bilan de l'évolution des pratiques agricoles. C'est la première fois que le Parlement doit prendre une décision dans une loi sur l'outre-mer sur une question aussi fondamentale que le chlordécone.

Si, sur un sujet central, qui est hautement symbolique et qui ne coûte rien financièrement à l'État, c'est un refus, il y a un problème et je pense que nous devons avoir une concertation entre nous pour savoir quelle orientation donner à la discussion. Cela signifie que, sur tous les enjeux majeurs où il y a des orientations politiques à prendre, consignées par le Parlement, vous refusez. Je ne comprends vraiment pas.

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