Monsieur le ministre des relations sociales, semaine après semaine, la situation sociale s'aggrave. ( Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Dans leur appel unitaire pour le 1er mai, les huit grandes centrales syndicales françaises soulignent « l'augmentation du nombre de chômeurs, la baisse significative de la consommation, l'incertitude grandissante qui pèse sur l'activité des entreprises », mettant également l'accent sur l'essentiel : la redistribution des richesses produites.
Pour toute réponse, semaine après semaine, les membres du Gouvernement embouchent dans cet hémicycle les trompettes de l'autosatisfaction (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), faisant croire que tout change alors que rien ne change.
Les députés communistes et républicains et ceux du Parti de gauche ont déposé une proposition de loi qui sera débattue ici même le 28 mai prochain, car il est à nos yeux urgent de légiférer.
Monsieur le ministre, êtes-vous prêt à soutenir les propositions suivantes (« Non ! » sur les bancs du groupe UMP) : interdire le recours aux licenciements économiques (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes GDR et SRC) quand l'entreprise distribue des dividendes, réalise des bénéfices ou pratique des délocalisations pour accroître ses profits ; donner plus de pouvoirs aux salariés en les associant aux décisions relatives à l'avenir de leur entreprise et en leur accordant un véritable droit d'opposition pour que les licenciements ne soient jamais automatiques ?
Dans ce texte, nous proposons aussi des mesures de justice, pour une véritable solidarité nationale : plus grande progressivité de l'impôt sur le revenu, augmentation de l'impôt de solidarité sur la fortune, lutte contre l'évasion fiscale, encadrement de la rémunération des dirigeants. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Dans le pays, l'exaspération est à son comble et la colère immense. Êtes-vous enfin prêt à passer aux actes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)