Monsieur le secrétaire d'État, j'aimerais vous dire, au préalable, qu'au lieu d'afficher une baisse de 58 millions d'euros des crédits de la mission « Anciens combattants », il aurait été plus simple de maintenir le volume de la dotation pour financer une partie des mesures nouvelles que vous avez annoncées, à savoir la revalorisation de deux points de la retraite du combattant et le relèvement du plafond de l'allocation de solidarité.
Par ailleurs, je veux m'empresser de relativiser l'effort financier consenti : les 100 millions d'euros alloués pour ces deux mesures ne représentent que 0,6 % des sommes offertes en cadeau aux plus riches dans le cadre du paquet fiscal. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) En outre, au nom de mon groupe, je tiens à dire que c'est aujourd'hui, au moment où ils peuvent encore en profiter, que les anciens combattants ont besoin de voir satisfaites leurs revendications en matière de pouvoir d'achat, pas dans dix ou quinze ans. Je pense en particulier aux combattants de la dernière génération du feu, nés en 1942, qui atteignent aujourd'hui l'âge de soixante-cinq ans. Toujours pour relativiser les montants en jeu, je précise que deux points d'indice correspondent à 26 euros supplémentaires par an pour les bénéficiaires de la retraite du combattant, soit exactement la moitié des franchises médicales qu'ils auront, eux aussi, à payer chaque année !
J'en viens à ma question, qui portera sur l'allocation de solidarité pour les conjoints survivants.
Nous avons tous pu constater que les veuves concernées par la mesure entrée en vigueur le 31 août dernier étaient en très faible nombre. Si l'on veut que ce dispositif monte en puissance et que les 5 millions d'euros prévus pour 2008 soient entièrement consommés, au bénéfice de ces veuves, dont les conditions de vie sont souvent très précaires, il importe d'aller plus loin. Vous avez fait un premier pas en relevant le plafond de ressources à 681 euros ; nous vous proposons de faire un pas supplémentaire pour qu'il passe à 800 euros, somme qui correspond au seuil de pauvreté selon les critères européens et au minimum vieillesse. C'est une mesure de justice sociale. C'est surtout un moyen de ne pas accroître le nombre des retraités pauvres, qui sont déjà 1 million dans notre pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)