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Intervention de François Goulard

Réunion du 8 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Anciens combattants mémoire et liens avec la nation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Goulard, M :

La politique de réserve, quant à elle, repose sur les trois grands principes posés par la loi du 22 octobre 1999 portant organisation de la réserve militaire, modifiée par la loi du 18 avril 2006 : le volontariat, l'intégration aux forces d'active et le partenariat avec les entreprises.

En matière d'emploi, la réserve opérationnelle, qui compte plus de 54 000 volontaires, a fait ses preuves. Je me suis d'ailleurs rendu dernièrement en Bosnie, où, pour la première fois, l'armée de terre projetait un peloton de l'arme du Train, uniquement constitué de réservistes opérationnels. Ces derniers auront effectué plus d'un million de journées d'activité l'an dernier, et ce chiffre sera largement dépassé en 2007. Fin juin, en effet, le chiffre de 500 000 journées était déjà atteint.

Au-delà de l'objectif intermédiaire consistant à porter le nombre de réservistes à 68 500 pour 2008, il s'agit d'employer au mieux les compétences de ces hommes et de ces femmes, volontaires pour consacrer à la défense de notre pays une partie de leur temps. En effet, à partir d'un seuil qui se situe, de l'avis général, autour d'une moyenne annuelle nécessaire de vingt et un jours d'activité par réserviste – seuil que nous avons atteint –, la fidélisation des réservistes dépend au premier chef de la valorisation de leur emploi. La montée en puissance de ce volet opérationnel de la réserve s'appuie donc sur les mesures d'organisation et de rationalisation du dispositif apportées par la loi de 2006, et la mise en place d'un partenariat durable avec les entreprises a contribué efficacement à son développement.

Aujourd'hui, il nous faut consacrer davantage de moyens à la réserve citoyenne initiée dès 1999, qui reste encore trop méconnue. Pourtant, nos réservistes militaires agissent au quotidien, avec discrétion et efficacité. Je pense notamment à l'engagement des réservistes de l'éducation nationale et au travail de réflexion qu'ils réalisent au profit de la collectivité enseignante pour améliorer l'enseignement de défense dans nos collèges et nos lycées. Le récent protocole entre le ministère de l'éducation nationale et celui de la défense permettra la mise en place des moyens nécessaires pour améliorer cet enseignement, qui me paraît indispensable.

La réserve militaire est également engagée dans d'autres actions de sensibilisation des jeunes à la défense et des champs d'activité nouveaux s'ouvrent à elle. Je rappelle, à ce propos, que le décret d'application de la loi de 1996 pour faciliter l'engagement, l'emploi et la réactivité des réservistes, décret tant attendu, a été – enfin – publié tout récemment, le 7 octobre 2007.

Monsieur le président, messieurs les rapporteurs, mesdames et messieurs les députés, j'en viens maintenant à la politique de mémoire. Je souhaite lui donner un nouvel élan, et lui redonner la place qu'elle mérite. Je crois que la politique de mémoire est aujourd'hui à la « croisée des chemins ». La raison en est très simple : elle tient à la disparition progressive des acteurs et des témoins, à l'éloignement dans le temps de ces événements, au souvenir qui s'efface. La mémoire doit donc être mieux défendue et son expression doit nécessairement s'adapter aux évolutions de notre société et au public concerné.

Je veux une « politique de mémoire assumée », comme j'ai pu dernièrement le dire lors de mon premier déplacement officiel en Algérie. C'est aussi la raison pour laquelle je serai vigilant quant à la mission même que nous donnerons à la Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc, dotée de 3 millions d'euros pour 2008. Cette politique ne doit pas conduire à la confrontation des mémoires mais à leur réconciliation. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)

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