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Intervention de Hubert Falco

Réunion du 24 juin 2008 à 9h30
Questions orales sans débat — Règles de gestion des cours d'eau en zone de montagne

Hubert Falco, secrétaire d'état chargé de l'aménagement du territoire :

Madame la députée, je connais parfaitement la problématique de votre département des Hautes-Alpes et j'irai voir avec vous et avec les autorités départementales et régionales les sinistres causés par les dernières crues.

Ma collègue secrétaire d'État chargée de l'écologie, qui accompagne M. le Président de la République en Israël, a pris connaissance avec intérêt de la question relative aux difficultés d'application de la loi sur l'eau pour l'entretien des torrents de montagne.

La loi sur l'eau de 2006 a simplifié les procédures applicables aux opérations d'entretien de cours d'eau nécessitant un curage. Elle a supprimé l'obligation d'obtenir une autorisation au titre de la police des installations classées pour l'exploitation des sédiments.

Aujourd'hui, l'ensemble de l'opération, y compris le traitement des sédiments extraits, est soumise à la seule police de l'eau dans la plupart des cas.

Les dispositions nouvelles sur l'entretien des cours d'eau instaurées par la loi sur l'eau de 2006 imposent aux collectivités territoriales qui veulent le prendre en charge de le faire sur une section de cours d'eau hydrographiquement cohérente et d'élaborer un plan de gestion pouvant s'étaler sur dix ans.

Ce plan peut prévoir une opération de curage dans une première phase de restauration en vue d'assurer la sécurisation des torrents de montagne. Par la suite, sur la durée du plan, des adaptations peuvent y être apportées sans procédure lourde pour prendre en compte des interventions ponctuelles non prévisibles rendues nécessaires à la suite d'une crue, par exemple, comme c'est le cas actuellement du département des Alpes-de-Haute-Provence. L'autorisation éventuelle au titre de la police de l'eau concerne l'ensemble du plan de gestion, pour toute sa durée, et non chaque opération de curage pouvant y être intégrée initialement ou en cours d'application si c'est nécessaire après une crue.

La mise en place de ces plans de gestion par les collectivités leur assure pendant une dizaine d'années une grande souplesse d'intervention, qui représente une nette amélioration par rapport à la situation précédant la loi de 2006.

La réponse aux dégâts engendrés par le transport solide important des torrents de montagne en période de crue ne saurait se trouver dans une extraction systématique, qui ne fait que rendre la crue encore plus violente et plus rapide à l'aval et aggraver le phénomène inévitable d'érosion nécessaire à la dissipation de l'énergie de la crue. Les excès de ces extractions dans le passé ont d'ailleurs posé des problèmes de sécurité à des ouvrages d'infrastructure, qui ont conduit à leur interdiction en dehors du cadre de l'entretien des cours d'eau.

La réponse à ce problème ne peut se trouver que dans une gestion étudiée de ce transport sédimentaire, associée à une protection adaptée contre les dégâts qu'il peut engendrer, en faisant appel, par exemple, aux techniques employées pour la restauration des terrains de montagne. À ce titre, l'élaboration d'une réflexion préalable aboutissant à la mise en place d'un plan de gestion sur ces torrents de montagne est d'autant plus intéressante.

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