Je commencerai moi aussi par évoquer l'information donnée par le président du groupe socialiste. Que n'a-t-on entendu au moment de la discussion de la loi dite HADOPI au sujet des positions prises par les groupes de l'opposition face à la sagesse, disait-on alors, des groupes de la majorité ?
Nous sommes persuadés au groupe GDR qu'un nouveau modèle économique est à bâtir dans le domaine culturel, hors de toute menace, de toute tentative de coercition, de contrôle et, surtout, de sanction à l'égard notamment des jeunes. Le recours au juge me paraît une bonne chose ; mais nous n'en sortirons, je le répète, qu'après avoir mis en oeuvre un nouveau modèle économique.
J'en viens à la question préalable défendue par notre collègue Cochet. On ne peut qu'être surpris, et peut-être satisfait, de la conversion écologique qui se manifeste sur tous les bancs. Le résultat des élections européennes aura sans doute produit des effets rapides sur nos collègues de droite, ainsi que sur le Gouvernement et, si j'en juge par ce qui se passe depuis deux jours, le Président de la République : il s'agite sur un certain nombre de sujets et promet des interventions sur beaucoup d'autres… espérant sans doute faire passer en même temps des dispositions un peu plus lourdes : pendant qu'on parle de ces questions, et il est important d'en parler, la vie du libéralisme reprend son cours, si tant est qu'elle ait jamais cessé.
Si l'application des orientations écologiques annoncées ne met pas en cause le libéralisme et ne s'oppose pas à des dérives antisociales, elle risque fort d'être mal vécue par les salariés, les peuples et les territoires.
J'ai coutume de dire que les premières victimes des pollutions, des mauvaises conditions de travail dans les entreprises, sont les salariés et personne d'autre. Ce sont les premières victimes de la mauvaise qualité de l'air, des mauvaises conditions matérielles dans lesquelles le libéralisme nous contraint à vivre.
Le Grenelle, Yves Cochet l'a dit, tarde à aboutir, et l'on sait que la phase 2, celle qui, concrètement, traduira les orientations du Grenelle 1 dont nous allons terminer l'examen, ne sera pas discutée avant la fin de 2009.
Verre à moitié vide, verre à moitié plein, on ne sait, mais le retard est réel alors que les conclusions de tous les organismes d'experts sont convergentes. Le fait même que le film Home qui nous a été montré la semaine dernière – Home, sweet home, comme disait M. Plisson – ait été regardé par 8 ou 9 millions de personnes montre que ces préoccupations ont franchi les barrières qui se dressaient jusqu'à présent.
Le risque, alors qu'il conviendrait de démocratiser, d'ouvrir, d'entendre, c'est que, plus on en parlera pour faire croire que cela change, plus cela contribuera pour certains à faire en sorte, au fond, que rien ne change.
Nous sommes de ceux qui pensent que la lutte pour l'environnement n'est pas séparable de celle pour la justice sociale, qu'elle va de pair avec la lutte contre la mainmise des marchés financiers, contre la domination de caractère néocolonial sur les ressources du tiers-monde. Nous partageons donc les conclusions d'Yves Cochet et voterons sa question préalable.