Vous avez raison, monsieur Ollier ! Et c'est intermittent. Comme pour l'énergie solaire, la nuit, c'est plus difficile !
Quoi qu'il en soit, votre amendement indique que les petites éoliennes de moins de 36 kilowatts de puissance doivent être désormais soumises aux plans régionaux des énergies renouvelables. Cette disposition tout à fait anodine en apparence revient en fait à rendre considérablement plus complexe l'installation de petites éoliennes individuelles. Son caractère dissuasif est en contradiction avec la volonté affichée – par le Président de la République encore hier – de promouvoir les énergies renouvelables. Que le Gouvernement ait pu laisser passer un tel amendement est un signe supplémentaire de son engagement lacunaire et craintif en direction d'une véritable transition énergétique. Il y a quelques minutes, M. le ministre d'État a précisé que des grandes centrales d'énergie renouvelable devaient exister dans chaque région. Non ! Il ne faut pas penser « centralisé », mais « décentralisé », donc à l'échelon le plus fin du maillage territorial, à savoir les familles, les immeubles, les quartiers et les villes. Ne refaites pas de centrales ! On a fait une centrale comme celle que je préconise à Odeillo, voici une quarantaine d'années ; elle ne fonctionne plus. Je le regrette, car, d'un point de vue expérimental et scientifique, ce n'était pas mal. Il faut penser « décentralisé ». Ce type de maillage est évidemment beaucoup plus robuste, beaucoup plus résilient – si je peux me permettre d'être un peu pédant – que des grandes centrales qui, lorsqu'elles tombent en panne, entraînent un black-out sur une grande région. Un réseau de milliers de producteurs d'électricité, de dizaines de milliers d'éoliennes et de dizaines de milliers de capteurs photovoltaïques sur tous les toits de France sera, vous pouvez en être sûrs, très résilient. En cas de panne, le voisin peut vous porter secours. Cela n'est pas possible avec les centrales. Mais, en France, depuis Colbert, Napoléon et Sarkozy, tout doit être centralisé !
Il ne s'agit pas d'un discours purement technique, mais d'aménagement du territoire, voire même d'ingénieur du progrès social ! Quand on est ingénieur du progrès social, comme veulent l'être le Gouvernement et M. Borloo, il ne faut pas simplement…