J'ai eu peine à croire que le groupe socialiste avait osé demander à Michel Sapin de venir défendre cette exception d'irrecevabilité et, ce faisant, de reprocher au budget présenté par le Gouvernement une prétendue insincérité. Je me souviens en effet – et certains de nos collègues, tels Charles de Courson et Michel Bouvard, s'en souviennent également – que le départ de M. Sapin en 1993 avait constitué pour la nouvelle majorité l'occasion de mesurer à quel point le dernier budget du précédent ministre de l'économie et des finances avait été mensonger : celui-ci nous avait en effet annoncé une croissance de 2,6 %, alors que le PIB avait, cette année, finalement chuté de 0,9 % ! C'est tout le contraire du budget qui nous est soumis aujourd'hui, un budget vérité que Christine Lagarde et Éric Woerth ont évoqué sans se défiler, en expliquant très clairement à quoi il fallait s'attendre.