Monsieur Perruchot, vous auriez pu subir pire : il fut une époque où le temps de parole n'était pas limité pour les motions de procédure.
Mais en en défendant une, que cherchons-nous à dire à l'Assemblée et au Gouvernement ? Qu'il convient de prendre un peu de temps pour essayer d'adapter ce texte fondamental – même si vous avez toujours eu tendance à le banaliser un peu, monsieur le ministre – dans la vie démocratique et la vie économique, qu'est le budget de la nation.
Ce budget n'est pas discuté dans n'importe quelles circonstances. Nous sommes dans la crise financière qui a commencé il y a plus d'un an, mais s'est aggravée il y a quelques semaines. Nous sommes dans la crise économique – avec ses conséquences sociales déjà sensibles – qui n'a pas commencé il y a quelques semaines, mais que l'on percevait déjà avant dans le ralentissement de l'activité et l'augmentation du nombre de chômeurs, et qui va s'aggraver dans les mois à venir.
Dans ces conditions, la question qui s'impose à tout responsable public est : comment pouvons-nous agir sur cette situation pour ne pas nous contenter de constater les dégâts, mais essayer de les limiter ou de les éviter ?
Le Premier ministre a, d'après « un journal du soir » selon l'expression convenue, fait une belle déclaration à laquelle je rends hommage. « Il fallait arrêter la crise financière », a-t-il dit, avec raison. Et il a ajouté : « Il faut désormais relancer l'économie ». Dès lors, la question est : ce projet de budget est-il sincère, comme la Constitution en fait obligation,…