Vous appelez de vos voeux, surtout ces derniers jours, un grand plan en faveur du pouvoir d'achat, mais que ne votez-vous les mesures que nous proposons en sa faveur ? Quand le texte sur le pouvoir d'achat vous a été présenté, pourquoi ne vous êtes-vous pas ralliés à la majorité ?
J'en viens à ma seconde remarque. Je veux bien admettre que présenter un projet de loi de programmation pluriannuelle, quand on est dans une conjoncture exceptionnelle, constitue un exercice difficile. Si les circonstances l'exigent, nous devrons en effet faire appel davantage au déficit, puisqu'il n'est pas question d'augmenter la pression fiscale qui pèse sur les foyers, pas plus que de revenir sur des dépenses actuellement extrêmement contraintes, ce qui prouve notre gestion rigoureuse de la dépense publique, qui n'a pas vocation à croître.
Mais, si difficile que soit l'exercice qu'il entreprend, reconnaissons du moins au ministre sa volonté de réduire à terme le déficit, position sur laquelle nous nous rejoignons tous, puisque le déficit obère les marges de manoeuvre. À circonstances exceptionnelles, moyens exceptionnels, tout le monde reconnaît la valeur de cet adage. Je ne vois donc pas pourquoi vous ne voteriez pas le projet de loi de programmation pluriannuelle. D'ailleurs, monsieur Muet, je ne comprends même pas que vous ayez présenté cette exception d'irrecevabilité, car, que ce soit en tant qu'économiste ou en tant que politique, vous êtes parfaitement d'accord avec l'exercice auquel se livre le Gouvernement.