L'hypothèse de croissance pourrait ainsi être amendée. Ce changement exceptionnel est parfaitement justifié par une situation elle-même exceptionnelle.
Éric Woerth le disait tout à l'heure : faut-il pour autant renoncer aujourd'hui à examiner ce budget ? Absolument pas : le budget est d'abord une autorisation de dépenses. Et l'engagement du Gouvernement à ne pas augmenter les impôts ne dépend pas de la prévision de croissance.
Cet exercice de révision de la croissance, nous ne souhaitons pas le prendre à la légère. C'est une question de responsabilité. Nous souhaitons être le plus précis possible et, pour cela, prendre en compte toutes les informations disponibles. Sachons qu'aujourd'hui, la prévision de croissance pour la France par la Commission européenne est de 1,4 %, et de 0,2 % par le Fonds monétaire international ; le consensus des économistes est de 0,5 %. Il est de 0 % pour les États-Unis, de 0,3 % pour l'Allemagne, et de 0,5 % pour la zone euro. L'Allemagne elle-même vient de réviser sa croissance à 0,2 %.
Compte tenu de cet éventail massif de prévisions concernant notre pays, il est bien légitime d'attendre des chiffres tangibles, dont on sait qu'ils sont parfois révisés un peu plus tard, mais nous devons au moins disposer du chiffre de l'INSEE sur la croissance de la France au troisième trimestre 2008.
Pour autant, en l'état de ces prévisions, il ne saurait être question de remettre en cause les réformes. La crise, que nous gérons dans l'urgence, ne doit pas nous dissuader de maintenir le rythme des réformes, ni de poursuivre notre travail de fond pour moderniser l'économie française.
Au-delà de la loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat, le développement et la poursuite de la réforme sur le marché de l'emploi contribuera, nous l'espérons, à lutter contre le risque du retour du chômage.