Parlons de terrain, pour évoquer les limites de votre projet de loi, qui sont très vite atteintes. Je l'ai vécu moi-même : quand on est au chômage, il arrive que l'on trouve un emploi d'un mois à l'autre. Monsieur le secrétaire d'État, je vous défie de trouver, en un mois, une place de garde pour un enfant de moins de trois ans, que ce soit dans une halte garderie, dans une crèche familiale ou dans une crèche parentale. Quand bien même vous en avez trouvé une, on vous dit qu'il n'y a pas de créneau pour accueillir un enfant de l'âge du vôtre. Et, si l'on vous a proposé un CDD, on vous dit que l'on préfère prendre l'enfant d'une femme qui a un CDI. C'est ainsi que l'on retrouve à l'ANPE des gens – et Mme la rapporteure sait bien, puisque nous en avons souvent parlé ensemble, que ce sont la plupart du temps des femmes – qui sont de plus en plus précarisés et, même, stigmatisés sous prétexte qu'ils ont un enfant, sinon plusieurs. Cet amendement propose de mettre des garde-fous pour ces mères ou pour ces pères, dès lors qu'ils pourront fournir une attestation délivrée par une crèche ou une halte garderie ne pouvant accueillir leurs enfants d'une semaine à l'autre, d'un mois à l'autre ou d'un trimestre à l'autre. On sait bien qu'une femme enceinte qui, dès son troisième mois de grossesse, a inscrit son futur enfant dans une structure d'accueil, n'a toujours pas de place pour lui au moment de son accouchement : comment une femme en précarité d'emploi pourrait-elle trouver, du jour au lendemain, une place pour le sien ?