Le souci du bon fonctionnement de la démocratie devrait être partagé sur tous les bancs. Or, il semble que l'on soit incapable, en France, en 1988, de considérer comme naturel de prévoir, au sein du conseil d'administration des sociétés de l'audiovisuel public, la présence d'un représentant d'une opposition qui représente tout de même 47 % des Français. Même cela, vous n'en êtes pas capables ! Vous préférez monter sur vos grands chevaux en nous taxant d'obstruction, mais ce n'est pas faire de l'obstruction que de défendre la liberté d'expression ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Même si les Français ne mesurent pas aujourd'hui la régression que constitue ce projet de loi instaurant un système qui n'existe nulle part ailleurs, vous en subirez un jour le contrecoup. Comment osez-vous prétendre qu'il s'agisse d'une modernisation des institutions, alors que vous nous proposez une régression collective ? Et comment pouvez-vous imaginer que nous restions sans rien dire ? Il ne s'agit en aucune façon d'un débat ordinaire, car il sera lourd de conséquences pour le fonctionnement de notre démocratie. C'est pourquoi je vous demande d'assumer vos choix. L'un des vôtres vous l'a dit : c'est un saut en arrière de vingt-cinq ans que vous effectuez. Vous avez naturellement le droit de le faire à pieds joints et en chantant, mais nous, nous avons le droit de protester et de vous dire que notre conception de la France n'est pas la régression que vous voulez imposer aujourd'hui. Un jour, les Français vous demanderont des comptes ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)