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Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 2 décembre 2008 à 21h30
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

…de faire partager nos inquiétudes quant à ce que vous êtes en train d'imposer ici à la représentation nationale.

Je comprends bien que vous soyez pressés. Je comprends bien, monsieur Copé, que vous vouliez aller vite : car si les socialistes réussissent, si l'opposition de gauche réussit à faire durer les choses, peut-être les Français vont-ils prendre conscience que ce que vous êtes en train de faire est inacceptable, est une atteinte au pluralisme, est une atteinte à la démocratie.

Je vous l'ai dit tout à l'heure, c'est un retour en arrière considérable. Vingt-cinq ans, a dit M. Baroin. Et c'est vrai. Je vous ai dit que vous étiez la droite la plus archaïque d'Europe. Pourquoi ai-je dit cela ? Parce que ce qui est en train de se passer n'a cours dans aucune des démocraties d'Europe, même quand elles sont dirigées par vos amis, monsieur Copé.

Vous nous faites souvent la leçon – mais je sais que vous n'écoutez pas ce que je suis en train de vous dire – pour nous expliquer que nous, les socialistes français, nous sommes ceci et cela, alors que dans les autres pays d'Europe, les socialistes et les sociaux-démocrates, quand ils sont au gouvernement, c'est autre chose. Mais vos amis conservateurs, en Europe, ne se permettraient même pas le dixième de ce que vous êtes en train d'imposer !

Imaginez-vous la chancelière ou le président de la République fédérale d'Allemagne nommer le président de la télévision allemande, comme l'a dit tout à l'heure Didier Mathus ? Mais ce serait une rupture démocratique ! C'est inimaginable. C'est la même chose partout, que la démocratie soit historiquement implantée, comme au Royaume-Uni, ou plus récemment installée, comme en Allemagne, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ou en Espagne, depuis la fin du franquisme.

Vous, vous faites tout le contraire. C'est cela que nous voulons expliquer. Et c'est pour cela que nous voulons faire durer ce débat, pour que l'opinion publique se mobilise davantage, pour que ce ne soit pas une affaire confidentielle, limitée au débat parlementaire.

Oui, nous assumons pleinement cette bataille législative. Et nous irons jusqu'au bout, parce que nous voyons dans ce texte un danger démocratique certain. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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