Le pluralisme devrait être la base, le pilier, le fondement de toute réforme de l'audiovisuel public, qu'il s'agisse de la télévision ou de la radio. Ce mot de pluralisme est rappelé, il est vrai, dès le premier paragraphe de l'exposé des motifs : « une télévision qui donne du temps, aux créateurs et aux spectateurs ; une télévision indépendante et pluraliste ». Mais respectez l'esprit de votre texte ! Respectez cet exposé des motifs, au moins dans la composition des conseils d'administration. Respectez au moins la règle qui veut que l'opposition soit représentée dans les conseils d'administration. Enfin, donnez à l'opposition la place qu'elle mérite dans les conseils d'administration.
Monsieur le rapporteur, j'ai été, je dois le dire, surprise de votre argument qui consistait, tout à l'heure, à mettre dans le même paquet les représentants de l'État nommés, désignés par l'exécutif, et des parlementaires élus qui représentent la nation, une et indivisible. On ne peut pas ainsi additionner des représentants de l'État et des élus du peuple. S'il fallait vraiment nous comptabiliser avec d'autres membres de ce conseil d'administration, ce serait davantage avec les représentants du personnel, eux aussi élus, plutôt qu'avec des représentants nommés par l'État. Autrement dit, votre argumentation, monsieur le rapporteur, ne tient pas.
Ce que vous ne voulez pas, c'est, effectivement, que la télévision et la radio, en particulier Radio France, soient représentatives du pluralisme d'expression, d'opinion, de pensée dans notre pays. Et c'est ce pluralisme que nous, nous voulons défendre.