L'enjeu de la réforme de l'audiovisuel était pourtant clair. Ou bien l'État garantissait au service public les moyens de son indépendance et de sa qualité, ou bien ce dernier finira par s'étioler et sera soit marginalisé, soit privatisé.
Outre la pub, Nicolas Sarkozy a cadenassé France Télévisions à double tour : tour politique – c'est évident –, mais aussi tour financier puisque, chaque année, le président de France Télévisions devra mendier auprès de l'État la reconduction des 450 millions prévus pour compenser la disparition de la pub après vingt heures. D'ailleurs, les lobbies ont raboté ces taxes dont nos amis centristes se ventent pour ramener les 450 millions à 325 millions.
Tel un « petit garçon », selon l'expression de Poivre d'Arvor, le Président a décidé de faire de la télévision son joujou personnel en s'octroyant le soin de nommer et de révoquer lui-même le patron de France Télévisions. Ainsi, on sacrifie le droit des Français à des médias indépendants pour permettre à un Président incontrôlable de contrôler les médias du service public.