Vous serez en quelque sorte l'anti-Fillioud. Nous sommes en effet quelques-uns à avoir eu la chance et la fierté de voter, au début des années quatre-vingt, des lois audiovisuelles qui confortaient la création, ainsi qu'un élément majeur de la vie démocratique, et qui n'existait pas jusqu'alors : la liberté d'expression et d'information.
Trente ans plus tard, vous vous apprêtez à voter une loi de régression, de négation, une loi de mainmise du pouvoir politique sur l'audiovisuel, une loi d'étouffement, une contre-réforme, une loi de complaisance à l'égard de vos amis des télévisions privées.
Patrick Bloche et Marcel Rogemont ont dit ce qui convenait s'agissant des ressources de la télévision publique. Mais la disposition la plus grave – vous le savez, même si ne le dites pas, ou vous le dites parfois dans les couloirs – est celle relative à la nomination et à la révocation des dirigeants de l'audiovisuel public par le Président de la République.
M. Herbillon a dit tout à l'heure qu'il y avait des « garde-fous », terme qui n'est d'ailleurs pas très flatteur pour celui qui décide.