À l'inverse de la priorité affichée, on s'aperçoit que la capacité budgétaire sera en réalité plus faible en 2008 qu'en 2007. J'ai fait l'exercice sur un budget que je connais bien, celui de l'Institut national de recherche en informatique et automatique, l'INRIA, pour lequel l'impact du rattrapage des traitements et des retraites représente à lui seul 5 % du total. Si l'on y ajoute les gels de crédits, le budget 2008 de cet organisme, dont la compétence et la proximité avec le milieu économique sont reconnues, apparaît en diminution.
Les 15 milliards d'euros dilapidés cet été en pure perte auraient été bien utiles pour présenter un meilleur budget de la recherche et de l'enseignement supérieur. Le vôtre manque cruellement d'ambition. On voit mal, dans ce contexte, comment atteindre l'objectif de Lisbonne : 50 % d'une classe d'âge diplômée de l'enseignement supérieur en 2010 et 3 % du PIB consacrés à la recherche. Comment entrer ainsi dans une véritable économie de la connaissance, dont nous savons qu'elle est aujourd'hui le moteur de la croissance dans le monde ?