Dans ce contexte, je veux regretter une carence importante. Le projet qui nous est soumis n'est porteur d'aucune action significative pour la fonction publique. Son rattachement au ministère du budget témoigne d'ailleurs de l'approche essentiellement comptable des effectifs publics privilégiée depuis 2002, approche dont le porte-parole de l'UMP vient de dire qu'elle n'était pas la bonne solution.
Aucune stratégie claire n'apparaît dans l'action du Gouvernement pour anticiper la mise en oeuvre des adaptations indispensables à la modernisation des services publics.
On ne peut que regretter la décision du Gouvernement de supprimer, sans concertation, 22 921 postes pour 2008, qui viendront s'ajouter aux plus de 30 000 suppressions dans les services de l'État sous les gouvernements Raffarin et Villepin entre 2002 et 2007. J'estime inquiétante cette politique qui taille dans les administrations – sans pour autant que soit menée au préalable une évaluation des besoins auxquels le service public de demain devra répondre – et qui se caractérise par une absence totale de concertation, de lisibilité et de cohérence.
Par ailleurs, la diminution du pouvoir d'achat des agents est indéniable. Malgré cela, le Gouvernement se montre peu soucieux d'élaborer une politique salariale en concertation avec les représentants des fonctionnaires et joue la montre en ignorant les attentes de ces derniers. Pourtant, ils réclament unanimement l'ouverture rapide de négociations sur les salaires. Les « mesurettes » décidées récemment sont en effet sans commune mesure avec leurs véritables attentes.