L'amendement du Gouvernement vise à ouvrir une nouvelle possibilité de financement, sur fonds publics, pour des actions éducatives dans le domaine financier.
Que la diffusion de la culture économique et financière soit une oeuvre utile, je n'en doute pas. C'est d'ailleurs ce que font normalement les professeurs d'économie dans les lycées. Que d'autres organismes, publics ou privés, oeuvrent également dans ce domaine, notamment comme centres de ressources et de recherche, pourquoi pas ? Que cela se fasse sur fonds publics, c'est plus discutable. Il faudrait, en tout état de cause, que l'on sache d'abord qui fait quoi et, surtout, à quoi est utilisé l'argent public dans ce domaine.
Une rapide recherche sur internet montre qu'il y a déjà plusieurs intervenants menant des actions très semblables sur ce secteur : l'Institut pour l'éducation financière du public, émanation de l'Autorité des marchés financiers – c'est lui que l'amendement du Gouvernement vise spécifiquement – ; le Conseil pour la diffusion de la culture économique, créé en juillet 2006 par Thierry Breton ; l'École d'économie de Paris, créée en 2005, et l'Institut pour le développement de l'information économique et sociale qui vient d'être créé sous statut associatif en avril dernier. Et il y en a certainement d'autres que je n'ai pas repérés ! Je sais, par exemple, que la Fédération française bancaire mène aussi des actions spécifiques dans ce domaine en direction des jeunes. Bref, nous sommes dans le flou le plus complet !
J'avais pourtant cru comprendre que la revalorisation du rôle du Parlement était à l'ordre du jour et que les projets de loi devaient désormais s'accompagner d'études d'impact. J'aurais bien aimé en avoir une concernant cet amendement. À défaut de l'avoir eu avant, j'espère en avoir une après, ce sera toujours mieux que rien ! (Sourires.)