Jean Dionis du Séjour a posé les vraies questions. Nous sommes face à une nouvelle technologie, un nouvel outil d'accès à la culture, le plus extraordinaire, peut-être, que nous ayons connu depuis le siècle des Lumières ; en tout cas cet outil est, à l'heure actuelle, celui qui permet l'accès de tous à la culture, sans la barrière de l'argent. Même s'il faut défendre les droits d'auteur, ce qui est aussi notre préoccupation, les créateurs ont besoin d'un public.
Martine Billard, tout à l'heure, a beaucoup employé le verbe « éduquer », et c'est bien d'éducation qu'il s'agit avec ces nouvelles technologies. Jean Dionis du Séjour proposait d'éduquer les députés ; je pense pour ma part qu'il faut éduquer l'ensemble du peuple. (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP.) L'utilisation de l'Internet dans les écoles est à cet égard intéressant. Je crois par ailleurs nécessaire d'oeuvrer afin que les créateurs rencontrent leur public. Or, depuis deux ans, madame la ministre, vous n'avez proposé aucun texte pour accélérer l'accès à la culture dans les écoles ou multiplier les moyens financiers qui permettraient aux artistes d'être rémunérés et de rencontrer des publics ; point de texte pour développer les théâtres destinés aux jeunes publics et ainsi ouvrir de nouvelles salles ; point de texte, surtout, pour permettre à chacun, quels que soient ses moyens, d'accéder à la culture.
Ce projet de loi est obsolète, et il est nécessaire de le renvoyer en commission afin de remettre à plat le débat sur la conciliation entre nouvelles technologies et accès de tous à la culture.