Mes chers collègues, je vous remercie d'être venus si nombreux pour m'écouter (Sourires)… même si l'expérience montre que la loi du nombre ne remplace pas la force de conviction ni la qualité des arguments. Notre histoire a en effet suffisamment montré qu'on peut être minoritaire et avoir raison.
« Ce n'est désormais plus la teneur du texte qui est en cause. Ce qui importe, c'est le problème politique créé par son rejet surprise et par le comportement absurde de l'opposition. » Vous avez bien compris que ce n'est pas moi qui parle. « Nous avons offert à la gauche une triste victoire politique dont personne au sein de notre groupe ne peut se réjouir. » Et Jean-François Copé ajoute : « J'ai personnellement endossé la responsabilité du rejet de ce texte, même si, le mardi précédent, en réunion de groupe, j'avais appelé chacun à une plus grande vigilance. Je ne pensais avoir raison si tôt.
« Ce jeudi-là, soixante-dix députés de notre groupe étaient de permanence ; à peine plus d'une quinzaine sont venus en séance. Pour autant, les absents de ce jour ne sont pas plus fautifs que tous ceux qui ne tiennent pas leur permanence les autres jours. » Sur ce point, il faut souligner que Jean-François Copé a raison. « Dès lors que l'opposition a choisi une stratégie de pure manoeuvre, nous devons nous y adapter en changeant nos méthodes. »
Je vous passe le reste, mes chers collègues, mais c'est dire le désarroi de l'UMP : ce n'est pas le président du groupe qui préside, mais les députés sont sommés d'obéir pour complaire au Président de la République qui se mêle de tout et surtout de ce qui ne le regarde pas.
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, vous conviendrez avec moi que tout ceci donne une impression désagréable de déjà-vu. D'autant plus désagréable que, malgré tous les arguments que nous avons exposés, la loi que vous présentez est toujours aussi inopportune. Elle a même été encore durcie en commission, ce qui fait écho au durcissement en CMP. (Brouhaha sur les bancs du groupe UMP.)
Mes chers collègues, une partie d'entre vous n'ayant pas l'habitude de siéger, je vous informe que ce n'est pas dans l'hémicycle que l'on bavarde, mais dans les couloirs ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Dans l'hémicycle, par respect des orateurs, on essaie d'écouter, ce qui permet d'être informé.