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Intervention de François Loncle

Réunion du 2 décembre 2008 à 15h00
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Loncle :

Je veux appeler l'attention de tous les députés sur un point : nous ne pouvons légiférer sur ce projet de loi en méconnaissant la longue histoire de l'audiovisuel français, au regard de laquelle la nomination, par le Président de la République, du président de la société France Télévisions représente une incroyable régression.

Certains d'entre nous se souviennent de l'ORTF, à l'époque du général de Gaulle. Avant que M. Pompidou parle de la « voix de la France », il y avait des radios et une télévision officielle au service du pouvoir, et des journalistes qui essayaient, à grand-peine, d'exercer leur liberté. En 1968, le général de Gaulle et son gouvernement ont licencié cent soixante journalistes pour fait de grève, parce qu'ils demandaient la liberté d'informer. Un an plus tard, M. Chaban-Delmas, auquel je rends hommage, décida de les réintégrer. Jacques Delors, qui appartenait à son cabinet, mena la négociation.

En 1972, quand Jacques Chaban-Delmas fut à son tour licencié, le système officiel instauré par de Gaulle revint sous le gouvernement Messmer, et pendant la présidence de M. Giscard d'Estaing. Et il fallut la loi Fillioud de 1982 pour que les radios et la télévision retrouvent la liberté de défendre les valeurs de notre pays, au nombre desquelles figure la liberté, pour les journalistes, d'exercer librement leur métier, c'est-à-dire d'informer l'opinion publique de manière impartiale et complète. C'est ainsi que les ondes ont été libérées.

Après des avancées et des reculs, on revient aujourd'hui quarante ans en arrière, au vu et au su des professionnels européens et de nombreux responsables politiques qui n'en croient pas leurs yeux. C'est le cas de certains membres de la majorité, qui ont eu le courage de dire non, comme François Baroin. Pour notre part, nous ne pouvons cautionner ce recul dramatique de la liberté d'informer, que nous avions portée en avant. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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